05/02/2013
Tempêtes
28/01/2013
Lorsque la Nature s'exprime en Runes...
Runamo
Si, un jour, vous vous rendez dans le Sud de la Suède, près de Brakne-Hoby, dans le Blekinge, et que vous vous promenez sur le site de Runamo, vous allez vous trouvez en face d'un étrange phénomène : une longue rangée de Runes court le long des veines de quartz d’une façade de granit bordant le chemin.
Depuis fort longtemps les habitants, perplexes devant cette longue inscription dont ils ne parvenaient à comprendre ni la signification, ni l'origine, la vénérait comme un Lindorm ou dragon terrestre.
Des premières recherches furent décidées, au XIIème siècle, par Valdemar, roi du Danemark.
Malheureusement, celles-ci se soldèrent par un échec.
Finalement, ce fut, en 1833, la Société Royale danoise qui reprit les investigations en créant un comité d’enquête au sein de l’université de Copenhague.
Finnur Magnusson fut désigné pour le diriger.
Scrupuleusement, il nota les Runes gravées dans le roc sur vingt-deux mètres.
Au terme de dix mois d'étude infructueuse, il fut sur le point d’abandonner lorsqu’il remarqua, le 22 mai 1834, ce qu’il pensait être une « Wendrune », c’est-à-dire une Rune écrite à l’envers, de droite à gauche. Une sorte de transe fulgurante le traversa alors et, comme en état d'extase, il rédigea une traduction qui se révéla être un poème raffiné écrit en grands mètres eddiques appelés Fornyrdislag.
C'est ainsi que l'on découvrit que cette longue rangée de Runes décrivait la bataille de Bravoll, qui avait opposé les armées de Sigurd Hring et d’Harald Hilditonn, vers 700.
Le déchiffrage de Magnusson marqua un véritable tournant dans l’étude des Runes anciennes, voici le poème :
« Hildekind captura le royaume
Gardar grava les Runes
Olaf prêta serment
Que Odin sanctifie la magie
Que le roi Hring Tombe en poussière
Les Elfes, qui aiment les Dieux,
Doivent quitter Ola Odin et Freyr
Et la race des Ases
Doit détruire,
Détruire,
Nos ennemis
Donner à Harald
La grande victoire. »
Mais le plus étrange est à venir.
Plus tard, des géologues décidèrent d'examiner le ruban de quartz et s'aperçurent que les Runes n’avaient pas été gravées par une main humaine, mais étaient, en fait, des craquelures formées naturellement dans la veine de quartz !
Et cette nouvelle découverte ne fit qu'accroître encore le mystère des Runes de Runamo.
Car vu que personne, même ses adversaires, ne mettait en doute la sincérité et l'expertise « extatique » de Magnusson… comment un poème en Ancien Norrois d’une telle finesse avait-il pu émaner de la pierre ?
Les années passèrent, et les Runes de Runamo furent peu à peu oubliées, sauf par la population autochtone qui se mit à appréhender celles-ci comme un exercice spirituel…
Car l'on s'aperçut, et l'on s'aperçoit toujours, que le message délivré par ces Runes naturelles – ainsi que leur apparence elle même – se modifie selon le temps, les moments de la journée et les jours de l’année… selon la position du Soleil et l’état mental de la personne qui les contemple.
Qu'elles se révèlent selon l’état de conscience de chacun.
Que si vous vous rendez sur les lieux aujourd'hui, et que vous y retournez après demain, vous remarquerez à chaque fois des Runes différentes ; vous constaterez que les Runes présentent chaque fois un sens nouveau… une autre configuration.
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30/10/2012
Le tsunami du lac Léman
Des chercheurs reconstituent le tsunami du lac Léman de l’an 563.
Indonésie, 2004. Chili, 2010. Japon, 2011.
Trois séismes majeurs, tous dans l'océan, tous accompagnés par un tsunami. Mais tous les tsunamis n'ont pas cette cause. On peut parfaitement habiter à plusieurs centaines de kilomètres de la mer, dans une région faiblement sismique, et connaître aussi les ravages de ces vagues géantes. En effet, les tsunamis peuvent également être créés dans un lac par un gros glissement de terrain ou l'effondrement d'un bout de montagne.
C'est ce qui s'est produit en l'an 563 dans le lac Léman.
Futur évêque d'Avenches, Marius en fait ainsi le récit dans sa chronique : la montagne, écrit-il, "se précipita si subitement qu'elle engloutit un fort qui était proche, ainsi que des villages avec tous leurs habitants, et elle agita tellement le lac (...) que, sorti de ses deux rives il dévasta de très anciens villages avec hommes et troupeaux ; il détruisit même beaucoup de lieux saints avec leurs desservants et il enleva avec furie le pont de Genève, des moulins et des hommes, et étant entré dans la cité de Genève, il y fit périr plusieurs personnes." Grégoire de Tours, lui aussi contemporain de l'événement, précise que l'effondrement de la montagne s'est produit non pas dans le lac Léman lui-même, mais au-dessus de la vallée du Rhône, avant que le fleuve ne se jette dans le lac à son extrémité orientale.
Un millénaire et demi après la catastrophe, on ignore encore exactement ce qui s'est passé et comment, en ne tombant pas directement dans le lac, le pan de montagne a bien pu y provoquer une vague destructrice. Dans un article publié ce dimanche 28 octobre par Nature Geoscience, une équipe suisse de l'université de Genève est parvenue à reconstituer le fil des événements en étudiant l'histoire sédimentaire du lac au cours des derniers millénaires. Plusieurs strates se sont succédé et la plus récente a attisé la curiosité des chercheurs. Il s'agit d'une importante nappe de sédiments retrouvée dans la partie centrale du lac. Son volume minimum est évalué à 250 millions de mètres cubes. C'est l'équivalent de ce que contiendrait un immense camion dont la benne carrée mesurerait 1 kilomètre de côté pour 250 mètres de haut. Ou bien un cube haut comme deux fois la tour Eiffel. Quand et comment est-elle arrivée là ? Pour le "quand ?", la datation au carbone 14 d'éléments organiques récupérés dans cette couche par des carottages l'inscrit dans une fourchette temporelle allant de 381 à 612. Le tsunami de 563, seul événement historique capable d'avoir laissé pareille trace, s'inscrit parfaitement dans cet intervalle.
Pour le "comment ?", les auteurs de l'article imaginent le scénario suivant. L'écroulement du pan de montagne a ébranlé le secteur, ce qui s'est répercuté, à quelques kilomètres de là, dans la partie du delta du Rhône qui se trouve sous les eaux du lac. Les sédiments de cette zone se sont effondrés sous le choc et mis en mouvement dans le lac Léman, ce qui a provoqué le tsunami. Partie de l'extrémité est du lac, l'onde s'est assez vite propagée jusqu'à l'autre bout. Selon la modélisation présentée dans l'étude et que vous pouvez voir ci-dessous, au bout d'une dizaine de minutes, la vague atteignait ce qui est aujourd'hui Evian-les-Bains, où elle mesurait 8 mètres de haut. Sur la rive opposée, elle arrivait à Lausanne en un quart d'heure, avec une hauteur évaluée à 13 mètres. Et, si son amplitude décroissait au fil du temps (3 mètres à Thonon-les-Bains, 4 à Nyon), elle retrouvait un regain de vigueur (8 mètres) en atteignant Genève, 70 minutes après son départ, tout simplement parce que la ville, située à l'extrémité occidentale du lac Léman, est comme au fond d'un entonnoir. Si l'on ajoute à cela le fait que Genève est peu élevée par rapport à la surface du lac, on comprend les dégâts que le tsunami de 563 a pu y causer.
Selon l'étude, il y a probablement eu d'autres tsunamis analogues au cours des millénaires précédents. Et il peut aussi y en avoir d'autres, du même genre, à l'avenir. Mais nous ne sommes plus au VIe siècle : désormais, c'est plus d'un million de personnes qui vivent sur les rives du lac Léman, dont près de 200 000 pour la seule ville de Genève. Les dégâts d'un nouveau tsunami sur le lac pourraient être considérables. Pour les chercheurs qui ont signé l'article de Nature Geoscience, ce travail "souligne que les tsunamis destructeurs ne menacent pas exclusivement les villes situées sur les côtes et dans les fjords, mais aussi les rivages densément peuplés des lacs. Nous pensons que le risque de tsunamis dans les lacs est actuellement sous-estimé et que ces phénomènes requièrent une plus grande attention si l'on veut éviter de futures catastrophes." Ce d'autant que, dans le cas d'un lac comme le Léman qui ne mesure que quelques dizaines de kilomètres de long, une alerte efficace au tsunami est difficile à mettre en place car la vague peut déferler en une poignée de minutes sur les premiers sites habités.
Pierre Barthélémy (@PasseurSciences sur Twitter)
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