05/01/2013
Salamandres et marche dans le feu…
Les salamandres et la marche dans le feu…
Les salamandres, ou les serpents de feu
Les salamandres sont traditionnellement représentées sous la forme de serpents noirs ou de vers vivant dans le feu, qu’il s’agisse d’un simple feu de cheminée, du feu alchimique qui fait bouillir l’athanor ou du feu céleste qui s’exprime au moyen de la foudre. Chez les anciens, ces êtres prenaient la forme de petits tritons qui vivaient dans le feu et s’en nourrissaient, mais avaient également le pouvoir de l’éteindre. C’est ainsi que les armoiries de François Ier montrent une salamandre au milieu du feu, surmontée de cette devise : J’y vis et je l’éteins.
Ces élémentaux, qui n’ont pas de genre déterminé – on dit indifféremment « un » ou « une » salamandre – sont les plus éloignés de la condition humaine, dont ils n’adoptent ni les formes ni le langage. Ils représentent le feu subtil de l’illumination divine, auquel ne peuvent prétendre que les êtres purs en état de sainteté ou certains initiés.
Benvenuto Cellini giflé pour avoir vu une salamandre.
On classe les salamandres en quatre catégories correspondant aux différents degrés de combustion : les salamandres sont rouges, oranges, jaunes ou violettes, ces dernières étant les plus élevées et les plus subtiles. Pour faire changer une salamandre de couleur, on peut réaliser une expérience avec un simple réchaud à alcool pour fondue : en diminuant ou en augmentant les orifices par lesquels l’air pénètre dans le réchaud, on voit la flamme passer du jaune au bleu-violet.
Dans le chapitre un de ses Mémoires, l’artiste et écrivain italien Benvenuto Cellini (1500-1571) raconte que, dans sa jeunesse, il vit une salamandre se matérialiser dans un feu de bois. Son père, qui avait été lui aussi témoin de l’apparition, administra alors un magistral soufflet à son fils. Devant l’incompréhension de ce dernier, le père Cellini lui déclara alors : « Je t’ai giflé pour que tu te souviennes toujours de ce moment et que tu n’oublies pas la salamandre que tu viens de voir ! »
En tant qu’élémentaux du feu, c’est à dire l’élément le plus élevé, le plus mystérieux et le plus difficile à contrôler, les salamandres sont également associées au feu philosophal des alchimistes. On en trouve mention, entre autres, dans l’étrange récit d’Hector Savinien Cyrano de Bergerac (1619-1655), Histoire comique des États et des Empires du Soleil, dans lequel une salamandre se baigne dans les flammes, pendant que s’affrontent deux bêtes de feu, symbolisant les principes du soufre et du mercure, issus des quatre éléments primaires. Dans les traités alchimistes, la salamandre est le symbole de la pierre fixée au rouge, le soufre incombustible : « La salamandre qui se nourrit du feu et le Phénix qui renaît de ses cendres sont les deux symboles les plus communs de ce soufre ». ( Guy de Tervarent : Attributs et symboles dans l’art profane, 1450-1600).
(…)
La marche dans le feu
Les élémentaux du feu sont souvent invoqués dans les cérémonies mystiques et religieuses, notamment dans les cultes animistes et chamaniques, en Afrique, en Inde ou au Japon. Les cérémonies bouddhistes préconisent la présence du feu sur l’autel, destiné à réveiller le feu intérieur qui se trouve dans l’homme sous la forme de la Kundalinî.
Certaines survivances de rituels très anciens utilisent également la marche ou la danse sacrée sur le feu pour purifier et élever les fidèles.
J’ai personnellement eu l’occasion d’assister, il y a vingt ans, à une telle cérémonie ; perpétuée par la confrérie d’Anasténaria, près de Thessalonique, dans le nord de la Grèce.
Les membres de cette confrérie mystique se réunissent chaque année au mois de mai autour de leur chef spirituel. Trois jours durant, ils dansent et chantent jusqu’à atteindre la transe. Au soir du troisième jour, ils enflamment un bûcher en plein air puis étalent les braises rougeoyantes sur le sol. Ils traversent alors ce tapis de feu en dansant, pieds nus, sans ressentir aucune brûlure.
Je pensais que l’état de transe dans lequel se trouvaient les danseurs les avait rendus imperméables à la douleur. Mais l’amie grecque qui m’accompagnait me détrompa : la transe n’avait pas pour but d’insensibiliser les hommes, mais d’apprivoiser le feu. Subjugué par les chants et les danses, le feu sacré était devenu inoffensif. Pour me prouver ses dires, elle se déchaussa et à son tour traversa tranquillement le tapis de braises, pieds nus, sans être blessée par le feu. Elle me précisa ensuite qu’elle avait accompli cet acte sans hésiter et sans éprouver la moindre peur de se brûler. Mais, durant sa traversée du feu, elle avait bien senti qu’elle devait aller de l’avant sans s’arrêter ni revenir en arrière, sans quoi la chaleur du foyer l’aurait immédiatement submergée.
Michel Coquet fut témoin de scènes comparables lors de ses voyages au Japon. A Nagano, près de Tokyo, il assista à une marche sur le feu effectuées par des yamabushis adeptes du Shugendo. Alors que le maître de cérémonie méditait en face du brasier, un grand vent se leva, et les flammes vinrent lécher le corps et le visage du maître yamabushi, qui n’y prêta aucune attention. Les moines qui le secondaient, en revanche, durent s’écarter d’urgence du foyer, tandis que la foule commençait à paniquer. Pendant ce temps, le maître demeurait imperturbable. Michel Coquet explique : « Les salamandres étaient alors parfaitement domptées par la puissance de ses mantras, à tel point que même l’effet du feu ne pouvait plus rien contre lui. Après cette expérience inhabituelle, on étala la braise, et les moines purent marcher sur les braises en toute sécurité ! » (Michel Coquet : Devas, ou les mondes angéliques)
Mircea Eliade, grand spécialiste du chamanisme, confirme l’existence de cet étrange phénomène. Il en fut notamment témoin lors d’une cérémonie des Fidji : « Durant la cérémonie, un grand nombre de non-initiés, et même des étrangers, s’avancent impunément sur les charbons ardents. Une certaine « foi » et le respect d’un symbolisme rituel sont nécessaires : à Rarotonga, un des Européens, qui s’était retourné pendant la traversée, eut les pieds brûlés. Des cérémonies similaires se rencontrent sporadiquement en Inde. A Madras, un yogin a rendu possible le passage à une multitude considérable d’assistants, non seulement non préparés, mais même nettement sceptiques, dont l’évêque de Madras et toute sa suite ». (Mircea Eliade : Mythes, rêves et mystères & Le Chamanisme)
Tandis que les auteurs du Dictionnaire des Symboles (Jean Chevalier et Alain Gheerbrant) mettent eux en lumière « le feu qui ne brûle pas de l’hermétisme occidental, ablution, purification alchimique, symbolisé par la salamandre ».
Edouard BRASEY ( http://edouardbrasey.com/ )
Enquête sur l’existence des Fées et des Esprits de la Nature.
(Filipacchi 1996).
Voir également, du même auteur :
http://fierteseuropeennes.hautetfort.com/archive/2013/01/...
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17/12/2012
Wardruna - Hagal (Live at Incubate 2009)
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31/10/2012
Fête des Morts et des Ancêtres...
Dziady, le Samhain des Slaves.
Dziady ( fête des Morts et des Ancêtres ), les 31 octobre / 1er novembre.
La nuit où la porte de Nawia (le monde des morts) est ouverte… où les âmes de nos ancêtres reviennent dans notre monde nous visiter, afin de revoir les lieux où ils ont vécu, et nous assurer de leur soutien lors des durs moments de l’hiver à venir.
Le feu sacré est le lien, le tunnel, entre notre monde et le monde des esprits. On y jette des sacrifices en l’honneur de Weles, et l’on demande à ce dernier de prendre soin des âmes de nos ancêtres, mais aussi de les libérer (pour une nuit) de Nawia, afin qu’ils puissent dîner avec leurs familles et revoir l’endroit où ils ont vécu. Le Zerca (le prêtre, le chaman), doit porter un masque rituel sur le visage, afin que les fantômes ne puissent le reconnaître et l’attirer dans leur monde… et les autres participants doivent se détourner du feu, porte ouverte sur l’au-delà.
Cette ordonnance ne s’applique néanmoins pas aux personnes âgées – qui ont déjà un lien spirituel avec Nawia – ou aux enfants, qui sont encore spirituellement « morts ». Mais tous doivent éviter de brandir des objets pointus ou de faire des mouvements par trop brusques, afin de ne pas blesser ou effrayer les âmes présentes autour d’eux. (D’autant que comme les âmes des ancêtres peuvent être effrayantes au clair de lune, le rite est très souvent célébré dans un espace clos.)
Les portes ouvertes sur Nawia permettent également le départ des âmes égarées, des âmes qui – pour diverses raisons – errent toujours en notre monde… et ont besoin de notre aide pour nous quitter en paix.
( Kurgan, d’après « Les Slaves et le Paganisme » de Wieslaw Jagodzik )
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Dziady… ou la rencontre avec les esprits.
"Dziady" (mot que l'on peut traduire approximativement comme "ancêtres") fait référence à un ancien culte des morts d'origine païenne, pratiqué par les tribus slaves et baltes. Immortalisé par le chef-d’œuvre du poète Adam Mickiewicz au XIXe siècle, le culte n'est plus vraiment perpétré sauf par une poignée de gens, ou alors sur la scène. Les "Dziady" prennent leur source dans la recherche de contact avec les âmes des ancêtres ce qui, chez les païens, avait lieu deux fois par an, au printemps et début novembre.
Pour s'assurer leur bienveillance mais aussi pour qu’ils regagnent bien l’autre monde après avoir revu leurs proches, on leur offrait de la nourriture que l’on déposait sur les tombes et on allumait des feux pour leur indiquer le chemin. (…)
Comme c'est le cas pour tous les rites païens que le christianisme a tenté de supplanter ou de supprimer, on retrouve à la Toussaint de nombreux liens avec les anciennes pratiques. Ainsi les bougies que l’on allume sont un écho lointain des feux de bois d’autrefois.
Par ailleurs, aux siècles derniers, ce jour-là on avait l’habitude de distribuer l’aumône aux mendiants qui, en retour, s’engageaient à mentionner les noms des défunts dans leurs prières. Cette tradition remplaçait la distribution de la nourriture aux âmes errantes.
Dans certaines régions le long de la frontière orientale de la Pologne (mais aussi en Ukraine, Bélarussie ou Russie occidentale), on pratique encore les rites directement issus de ces anciennes pratiques comme de porter de la nourriture sur les tombes dans des plats creux spécialement destinés à ce but.
( Suite101.fr – Religions et ésotérisme – la magie de la Toussaint en Pologne )
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« Parmi les coutumes anciennes que le peuple Lithuanien observe encore aujourd’hui, la plus remarquable est Dziady ou la fête des Morts. Cette cérémonie fut sévèrement défendue par le clergé ; les paysans la célèbrent la nuit dans les caves ou dans les ruines délaissées des châteaux ; ils y apportent avec eux le miel , l’eau de vie, les gâteaux et autres offrandes prescrites par le rite. L’objet de la fête des Morts est de soulager les âmes souffrantes ; elle a lieu le second jour de la Toussaint et est présidée par un Huslar (joueur de luth, ménétrier vagabond et mendiant, lointain descendant des Waïdelotes ou bardes de l’antique Lithuanie). C’est lui qui évoque les âmes des morts (…) »
( « Le Magasin pittoresque (Volume 8) » par Louis Fouquet, édition de 1840 ).
Photo >>> http://watranews.wordpress.com
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