17/11/2014
Des scientifiques sont descendus à l'intérieur du mystérieux cratère dans le nord de la Sibérie.
Découvert en juillet dernier (voir ici) au nord de la Sibérie, l'origine de cet incroyable trou de 35 mètres de profondeur a alimenté les théories les plus folles: empreinte d'une météorite voire message extraterrestre.
Pour en déterminer les causes réelles, un groupe de scientifiques du Centre russe en charge de l'exploration arctique, a décidé d'y descendre. Le site du Siberian Times publie les photos de cette expédition et le résultat est fascinant: on y voit les chercheurs descendre en rappel les parois désormais glacées de ce gigantesque trou. Un spectacle d'autant plus étrange, voire presque effrayant, que le site est localisé au niveau de la péninsule de Yamal... un terme qui signifie «la fin du monde», écrit le Siberian Times.
Une vision hypnotique qu'il est également possible d'apprécier dans cette vidéo de Russia Today.
Au fond de ce cratère, un lac de quelques 10,5 mètres de profondeur attendait les scientifiques. Sa surface gelée leur a néanmoins permis de réaliser tous les prélévements prévus, explique Vladimir Pushkarev, le directeur du Centre russe en charge de l'exploration arctique, au Siberian Times.
L'une des hypothèses principales de cette équipe est que le trou s'est formé sous l'effet d'une émission d'hydrates de gaz naturels. L'enjeu étant de s'assurer d'abord de cette hypothèse, pour ensuite en déterminer les facteurs qui se «sont accumulés, faisant exploser le gaz, et menant à cette apparence de cratère.»
Vladimir Pushkarev se montre néanmoins prudent sur ces interprétations, ainsi que sur celle envisageant un lien entre la formation de ce trou et le réchauffement climatique. Selon certains experts en effet, la chaleur en surface et sous le sol – provoquée celle-ci par des failles géologiques – «aurait mené à un énorme dégagement de gaz, provoquant une explosion.»
(…)
18/07/2014
Un gigantesque trou...
Un gigantesque trou a été repéré par un hélicoptère dans la péninsule de Yamal, en Sibérie (Russie), révèle The Siberian Times. Son diamètre mesure environ 80 mètres, mais sa profondeur reste pour l'heure inconnue, tout comme le processus ayant amené à sa formation : les débris projetés autour du cratère font penser à un impact de météorite, mais Anna Kurchatova, une scientifique travaillant dans la région citée par le journal, estime plutôt que le trou est le fruit d'une explosion souterraine liée au réchauffement climatique. Selon elle, du gaz se serait accumulé dans un mélange de glace, de sable et de sel sous la surface. La proximité avec le gisement de gaz naturel du champ de Bovanenkovo, à une trentaine de kilomètres, accrédite par ailleurs la possibilité d'une explosion. Un autre expert, cité The Sydney Morning Herald, pense pour sa part que le trou serait la conséquence de l'effondrement d'un pingo, une colline de glace recouverte de terre fréquente dans cette région. Une équipe scientifique doit se rendre sur place pour analyser le phénomène.
20/04/2014
La prophétie de la crue de la Tamise
La ville de Londres n'a jamais vraiment manqué de diseurs de bonne aventure, devins, prophètes et autre astrologues. Ces derniers ont toujours été là – a travers les siècles – prêts a prédire les futures catastrophes qui tomberont sur la tête des villageois. Le fait est que le 16ème et le 17ème siècle furent des époques où les gens étaient particulièrement crédules. Cela était peut-être du au développement de l'imprimerie qui donnait aux prophètes le loisir d'illustrer leur propos. De plus les périodes de grand stress pour la population comme les guerres civiles, la Grande Peste et le Grand Incendie de Londres étaient des catalyseurs pour ce genre d'activités.
Un exemple récent de Charles Mackay dans son livre Extraordinary Popular Delusions (1841) semble cependant démontrer qu'aucun élément extérieur n'est nécessaire à cette crédulité. Il explique en effet qu'en 1524, il existait une grande foi dans ces prédictions. La ville grouillait de diseurs de bonne-aventure et d'astrologues qui avaient raison de proposer leurs services puisque tous les jours, des gens de toutes les classes sociales se payaient leurs services.
Ainsi, en Juin 1523, la plupart d'entre eux furent prévenus que le premier jour du mois de Février 1524, les eaux de la Tamise atteindraient une hauteur telle que toute la ville de Londres serait inondée noyant ainsi plusieurs milliers de maisons. On ne sait si c'est parce que cette prophétie rencontra implicitement un grand succès mais elle fut réitérée mois après mois jusqu'à un point où de nombreuses familles – la peur au ventre – firent leurs bagages et allèrent se réfugier dans le Kent et dans l'Essex. Plus la date approchait, plus le nombre de Londoniens fuyant la ville augmentait.
En Janvier, l'ont pu voir une masse de travailleurs suivit par leurs femmes et leurs enfants marchant d'un pas lourd vers les villages des environs afin d'éviter la catastrophe. Les gens des classes supérieures voyagèrent eux, dans des wagons et autres véhicules. Au milieu du mois de Janvier, au moins 20 000 personnes avaient quitté la ville. Ils avaient tout emporté et laissé seulement les murs de leurs maisons en proie aux grandes eaux. La plupart des riches se rendirent dans leurs demeures sur les hauteurs d'Highgate, Hampstead et Blackheath ; d'autres érigèrent des tentes dans le Nord vers Waltham Abbey. Bolton, le prieur de St Bartolomey fut si alarmé qu'il fut érigé – en échange d'une somme énorme – un genre de forteresse a Harrow-on-the-Hill où il se réfugia avec deux mois de provisions. Le 24 Janvier – une semaine avant la supposée catastrophe – il s'y retrancha accompagné des membres de son prieuré et de tout les gens de maison. Un grand nombre de bateaux furent amenés à la forteresse par wagon dans l'hypothèse où l'inondation monterait aussi haut que Harrow. De nombreux gens fortunés proposèrent de le payer pour partager sa forteresse mais le prieur – n'admit que ses amis proches ainsi que ceux qui amenèrent assez de nourriture pour tenir le blocus.
Le Jour J la Tamise refusa bien évidemment de coopérer. Le niveau d'eau ne monta pas plus haut que d'habitude puis redescendit normalement mettant ainsi à mal les prophéties de plus d'une vingtaine d'astrologues. Alors que la soirée arrivait, les villageois blêmir à l'idée de s'être autant fait avoir. Le lendemain, la question se posa même de savoir si il ne serait pas préférable de plonger les usurpateurs dans la Tamise mais heureusement pour eux ils trouvèrent un moyen efficace de calmer la fougue de la population. Ils assurèrent que par erreur, ils avaient daté cette horrible catastrophe un siècle trop tôt. Les astres avaient toujours raison après tout – contrairement aux humains. L'actuelle génération de cockney était sauve puisque Londres ne devait pas être engloutie par les eaux avant 1624. Quand Bolton apprit la nouvelle il démantela sa forteresse et tous les émigrants revinrent à Londres.
Via l’excellent blog :
« U.K Legacies / Légendes, histoires, mythes et folklore du Royaume Uni et d’Irlande »
http://uklegacies.blogspot.fr/
http://uklegacies.blogspot.fr/2012/11/la-prophetie-du-debordement-de-la.html
Photo : Rupert Jordan
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05/02/2013
Tempêtes
30/10/2012
Le tsunami du lac Léman
Des chercheurs reconstituent le tsunami du lac Léman de l’an 563.
Indonésie, 2004. Chili, 2010. Japon, 2011.
Trois séismes majeurs, tous dans l'océan, tous accompagnés par un tsunami. Mais tous les tsunamis n'ont pas cette cause. On peut parfaitement habiter à plusieurs centaines de kilomètres de la mer, dans une région faiblement sismique, et connaître aussi les ravages de ces vagues géantes. En effet, les tsunamis peuvent également être créés dans un lac par un gros glissement de terrain ou l'effondrement d'un bout de montagne.
C'est ce qui s'est produit en l'an 563 dans le lac Léman.
Futur évêque d'Avenches, Marius en fait ainsi le récit dans sa chronique : la montagne, écrit-il, "se précipita si subitement qu'elle engloutit un fort qui était proche, ainsi que des villages avec tous leurs habitants, et elle agita tellement le lac (...) que, sorti de ses deux rives il dévasta de très anciens villages avec hommes et troupeaux ; il détruisit même beaucoup de lieux saints avec leurs desservants et il enleva avec furie le pont de Genève, des moulins et des hommes, et étant entré dans la cité de Genève, il y fit périr plusieurs personnes." Grégoire de Tours, lui aussi contemporain de l'événement, précise que l'effondrement de la montagne s'est produit non pas dans le lac Léman lui-même, mais au-dessus de la vallée du Rhône, avant que le fleuve ne se jette dans le lac à son extrémité orientale.
Un millénaire et demi après la catastrophe, on ignore encore exactement ce qui s'est passé et comment, en ne tombant pas directement dans le lac, le pan de montagne a bien pu y provoquer une vague destructrice. Dans un article publié ce dimanche 28 octobre par Nature Geoscience, une équipe suisse de l'université de Genève est parvenue à reconstituer le fil des événements en étudiant l'histoire sédimentaire du lac au cours des derniers millénaires. Plusieurs strates se sont succédé et la plus récente a attisé la curiosité des chercheurs. Il s'agit d'une importante nappe de sédiments retrouvée dans la partie centrale du lac. Son volume minimum est évalué à 250 millions de mètres cubes. C'est l'équivalent de ce que contiendrait un immense camion dont la benne carrée mesurerait 1 kilomètre de côté pour 250 mètres de haut. Ou bien un cube haut comme deux fois la tour Eiffel. Quand et comment est-elle arrivée là ? Pour le "quand ?", la datation au carbone 14 d'éléments organiques récupérés dans cette couche par des carottages l'inscrit dans une fourchette temporelle allant de 381 à 612. Le tsunami de 563, seul événement historique capable d'avoir laissé pareille trace, s'inscrit parfaitement dans cet intervalle.
Pour le "comment ?", les auteurs de l'article imaginent le scénario suivant. L'écroulement du pan de montagne a ébranlé le secteur, ce qui s'est répercuté, à quelques kilomètres de là, dans la partie du delta du Rhône qui se trouve sous les eaux du lac. Les sédiments de cette zone se sont effondrés sous le choc et mis en mouvement dans le lac Léman, ce qui a provoqué le tsunami. Partie de l'extrémité est du lac, l'onde s'est assez vite propagée jusqu'à l'autre bout. Selon la modélisation présentée dans l'étude et que vous pouvez voir ci-dessous, au bout d'une dizaine de minutes, la vague atteignait ce qui est aujourd'hui Evian-les-Bains, où elle mesurait 8 mètres de haut. Sur la rive opposée, elle arrivait à Lausanne en un quart d'heure, avec une hauteur évaluée à 13 mètres. Et, si son amplitude décroissait au fil du temps (3 mètres à Thonon-les-Bains, 4 à Nyon), elle retrouvait un regain de vigueur (8 mètres) en atteignant Genève, 70 minutes après son départ, tout simplement parce que la ville, située à l'extrémité occidentale du lac Léman, est comme au fond d'un entonnoir. Si l'on ajoute à cela le fait que Genève est peu élevée par rapport à la surface du lac, on comprend les dégâts que le tsunami de 563 a pu y causer.
Selon l'étude, il y a probablement eu d'autres tsunamis analogues au cours des millénaires précédents. Et il peut aussi y en avoir d'autres, du même genre, à l'avenir. Mais nous ne sommes plus au VIe siècle : désormais, c'est plus d'un million de personnes qui vivent sur les rives du lac Léman, dont près de 200 000 pour la seule ville de Genève. Les dégâts d'un nouveau tsunami sur le lac pourraient être considérables. Pour les chercheurs qui ont signé l'article de Nature Geoscience, ce travail "souligne que les tsunamis destructeurs ne menacent pas exclusivement les villes situées sur les côtes et dans les fjords, mais aussi les rivages densément peuplés des lacs. Nous pensons que le risque de tsunamis dans les lacs est actuellement sous-estimé et que ces phénomènes requièrent une plus grande attention si l'on veut éviter de futures catastrophes." Ce d'autant que, dans le cas d'un lac comme le Léman qui ne mesure que quelques dizaines de kilomètres de long, une alerte efficace au tsunami est difficile à mettre en place car la vague peut déferler en une poignée de minutes sur les premiers sites habités.
Pierre Barthélémy (@PasseurSciences sur Twitter)
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